Quels numéros de magie politique ont-ils marqué l’actualité entre le 21 et le 27 février 2022 ?

(Rappel : la liste des tours cités ici – ils sont notés en italique – se trouve sur cette page)

  • Le président russe a déclenché une guerre en Ukraine, au mépris du droit international et de toute forme de rationalité : les experts peinent à justifier la logique de la décision, même à Moscou… Si bien qu’ils en ressortent le diagnostic de Hors sol établi par la chancelière allemande en 2014 : « il a perdu le contact avec la réalité »
  • Déroutés par la décision de celui qu’ils érigeaient en modèle, ou vis-à-vis duquel ils avaient au moins une certaine complaisance, certains candidats à la présidentielle sont contraints au Volte-flash… Et d’autres Volte-flash suivent nécessairement : Marine Le Pen considère cette fois-ci qu’il faut respecter la convention de Genève et accepter des réfugiés ukrainiens, alors qu’elle était vent debout contre l’accueil des réfugiés syriens, et après avoir tenté de passer entre les gouttes, l’ancien Premier ministre François Fillon consent finalement, peut-être à cause de la menace de sanctions britanniques, à démissionner du conseil d’administration des deux entreprises russes où il siégeait
  • La guerre, forcément, a éclipsé les considérations les plus franco-françaises ; la campagne présidentielle, d’un coup, nous paraît bien loin. C’est fort dommage, car la semaine s’était ouverte sur une affaire cocasse : le journal Libération avait mis en évidence des pratiques frauduleuses ayant entaché le congrès du parti Les Républicains, en décembre dernier… Dont le vote d’adhérents décédés (encore une tentative de faire parler les morts) ou fictifs, comme le chien « Douglas » ! Or il s’avère que ce chien, qui s’appelle en réalité Clovis, appartiendrait à un collaborateur d’Éric Ciotti (et Zemmour qui trouvait qu’on ne parle pas assez de Clovis !). De quoi faire penser à certains qu’il aurait pu s’agir d’une volonté de torpiller a posteriori la primaire… Alors, « blague potache » ou tentative de déstabilisation jouée avec un coup d’avance ?
  • Enfin, une idée originale a été évoquée en début de semaine par l’équipe du candidat Macron (un ballon d’essai ?), mais le déclenchement des hostilités en Ukraine n’a pas laissé le temps aux commentateurs d’en discuter : la proposition de nourrir, au cours du second mandat présidentiel, une culture du « grand débat permanent », en écho à l’Illumination permanente que chérissent tant les dirigeants (soucieux d’apparaître) hyperactifs !