S06 – Les tours de la semaine du 7 février
Quels numéros de magie politique ont-ils marqué l’actualité entre le 7 et le 13 février 2022 ?
(Rappel : la liste des tours cités ici – ils sont notés en italique – se trouve sur cette page)
- Emmanuel Macron a beau faire de l’écologie l’une des priorités de son quinquennat, la France est apparue comme le seul pays de l’Union européenne, en 2020, à avoir manqué ses objectifs vis-à-vis des énergies renouvelables. Pour ne pas rester sur un Chérie j’ai rétréci les doss’, le président réplique illico par un Volte-flash : alors qu’il annonçait en 2018 la fermeture de quatorze centrales nucléaires d’ici 2035, il décide maintenant de prolonger tous les réacteurs qui peuvent l’être, et de relancer la filière avec la construction de quatorze EPR !
- Par ailleurs, le chef de l’État réussit l’exploit de décrocher ses 500 parrainages pour la présidentielle alors qu’il n’a pas encore annoncé sa candidature ! Le magicien a tant d’effet sur la matière, sans même avoir à pointer le bout de son nez, qu’il ne semble pas disposé à apparaître sur un plateau face à Philippe Poutou, de peur de se faire « mitrailler » – n’a-t-il donc plus foi dans ses capacités à réaliser un Passe-mitraille ?
- Une rencontre discrète s’est tenue entre Christiane Taubira et Yannick Jadot afin de discuter d’une éventuelle union avant la présidentielle : les deux candidats de gauche ont-ils tranché sur les modalités du compérage qui leur permettrait de ficeler le tour de L’anneau unique ?
- La presse s’est arrêtée sur la figure de Patrick Stefanini, directeur de campagne de Valérie Pécresse après avoir été celui de Jacques Chirac ou de François Fillon. Un portrait nous le décrit « auréolé d’une image de quasi-magicien, capable de transformer le plomb en or » (ce qui est davantage affaire d’alchimie que de magie, mais soit). Patatras : Rachida Dati le dézingue sur Franceinfo, probablement vexée des remarques désobligeantes qu’il avait énoncées sur sa candidature aux municipales… Dans une tentative désespérée, Patrick Stefanini avait tenté d’atténuer la portée de ses critiques, mais son Volte-flash n’aura manifestement pas suffi à amadouer la maire du 7e arrondissement.
- Dans son discours au Zénith, Valérie Pécresse prône la ligne droite plutôt que les « zigzags » : pour s’imposer, elle souhaite démontrer qu’elle n’est pas dupe des ParalyZigZag du président Macron (elle avait déjà émis cette critique envers lui en décembre, début janvier puis encore fin janvier). Pour autant, la candidate des Républicains se laisse facilement berner par d’autres tours de magie de ses concurrents, à voir comme elle reprend à son compte un concept cher à l’extrême droite, celui du grand remplacement – L’homme qui murmurait à l’oreille des veaux a encore frappé !